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Le Skylab

In nutshell: Julie Delpy’s fifth movie, a humorous family chronicle set in 1979, Le Skylab, was well received by most of the critics. At worst, it was a great movie for killing time. “Certainly, if you like it better dead”, believes Mlle L. Ouch!

En résumé : Si certains voient en Le Skylab une chronique familiale drôle et chaleureuse, Mlle L. aurait préféré que la station spatiale américaine s’écrase vraiment sur ce groupe d’acteurs et préconise jusqu’aux derniers outrages pour empêcher Julie Delpy de retourner derrière une caméra. En vain, 2 jours à New York est déjà sur nos écrans.

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38 témoins

In a nutshell: A woman dies, 38 witnesses and not one called the police. A movie about shame, cowardice, engagement. It could have been deep and great, but unfortunately it is a bit of a French movie. This isn’t a compliment.

Toute personne ayant fait un tout petit peu de sociologie ou de psychologie se souviendra sans doute de l’affaire Genovese qui dans les années 1960 avait choqué l’Amérique. Dans une banlieue du Queens, Kitty Genovese se fait poignarder à de nombreuses reprises et met une demi-heure à mourir sans que les 38 riverains, témoins de l’acte, n’agissent. Comment expliquer cette passivité ? Il semblerait que plus il y a de gens, plus le sentiment de responsabilité est diffus, chacun se reposant sur les autres et ne s’impliquant guère. Autrement dit, vous êtes seul, vous êtes par définition responsable, vous êtes en groupe, vous aurez tendance à attendre que d’autres fassent le nécessaire, assument le pénible ou le laborieux. Il ne s’agit pas tant d’indifférence, ni même de lâcheté que de paresse, même si ensuite chacun peut avoir honte de ne pas s’être engagé.

Elle n'était même pas là, mais ça n'empêche pas la vergogne.

Cette honte est forte dans le dernier film de Lucas Belvaux, trop forte peut-être. Le cinéaste belge retranscrit ce fait divers dans la ville du Havre, très populaire chez les réalisateurs ces derniers mois, Miss J. étant encore émue du joli film de Kaurismäki. Ici, les bâtiments sont gris, ternes, souvent nocturnes et leurs habitants impavides ou au bord de la crise de nerfs, souvent les deux. On sent le réalisateur si scandalisé devant l’indolence de ces 38 témoins qu’il ne peut s’empêcher de les juger sévèrement, alors qu’il tente maladroitement, par des dialogues bien trop descriptifs, d’expliquer qu’à l’instar de Maigret, il préfèrerait comprendre.

Et c’est là que le bât blesse, hormis Didier Sandre, procureur superbe, et peut-être Yvan Attal, ici au jeu limité mais joliment intense, les acteurs ne me sont pas apparus crédibles, engoncés dans des dialogues maladroits, à la limite du ridicule, défendant des sentiments trop aigus, mal compris. Le personnage de Sophie Quinton a par exemple des réactions extrêmes qui font plus douter de sa santé mentale qu’augmenter le malaise moral que Belvaux semble vouloir instiller pour pousser son spectateur à la réflexion, voire à l’action. La journaliste interprétée par Nicole Garcia m’a également semblé factice et présente pour des raisons bien plus didactiques que romanesques.

- Ah , cornegidouille ... c'est vraiment les dialogues?
- Oui. Cela permettra aux gens de comprendre notre peine profonde qui se lie si bien au gris perle de ce ciel ennuagé.
- Diantre!

De plus, Belvaux pèche par ambition en explorant en parallèle de cette question morale, la désintégration d’un couple. C’est catastrophique. C’est là où l’on ne comprend que trop bien que la crise a dû forcer les producteurs à renvoyer le dialoguiste et à le remplacer par une plante verte. Funeste erreur. C’est là où l’on saisit que l’art de la distribution c’est aussi de faire jaillir des étincelles entre deux comédiens. Quinton et Attal devaient avoir plus à partager à la cantine que dans leurs scènes. Ils sont tous deux monolithiques et pas un instant n’ai-je pu croire à leur histoire d’amour.

Ne chargeons pas trop la barque, malgré un ton sentencieux et une première moitié de film particulièrement contemplative, Belvaux installe une ambiance et rend cinégénique la ville et le port. La photographie est magnifique et certaines scènes, celle d’ouverture et celle de la reconstitution, très belles, même si sans doute moins efficaces qu’espérées. C’est donc un film bancal dont le sujet central interpelle mais qui nous a laissés, je le crains, plus déçus qu’enthousiastes.

En résumé : Un port ; une fille assassinée ; un couple qui se déchire, sans raison, intensément. 38 spectateurs, et personne ne bouge. Je ne peux pas sortir de cette salle. Au secours. Au secours, venez me chercher!

Le Havre has been something of a French cinema hub of late. The previous two films I saw set there were splendid and quirky: La Fée and, well, Le Havre. Now, there is Lucas Belvaux’s 38 Témoins, and it really let the side down. Even sitting through a documentary featuring nothing but cows in a field hadn’t prepared me for the chasm of boredom about to gape open in this badly put together gloom-fest of a production.

What’s a particular shame is that it had all sounded reasonably promising. It’s based on the notorious 1960s New York case where a young woman was murdered and no one in the building who heard her screams called the police or tried to intervene. It became a focus for research on crowd psychology and why in the context of large groups, individuals are unlikely to come to the aid of a person in distress.

Oh, a boat

Unfortunately, the tale didn’t cross the Atlantic to present-day Le Havre without taking a royal battering. The same tragedy unfolds – an apartment block of 38 witnesses all claim to have heard nothing of the murder taking place, until one moody, windswept sailor (Yvan Attal) decides to break ranks and confess that the screams were ear-splitting and no one could have possibly missed them. This wreaks havoc on his relationship with his increasingly un-perky fiancée Louise (Sophie Quinton).  There is nothing plausible in how this crisis plays out between them, although it is rich in parody potential. And the neighbours are equally bewildering and unconvincing. Melodrama and angst curdle.

I also need to mention the exasperating use of boat shots. Any small measure of momentum that built up in this film was punctured by an interminable shot of some giant tanker or another looming over a grey, pitiless sea. I found myself muttering to Monsieur D that there had better be a decent reason for all those boat shots we were being subjected to – for example, the girl is still alive, on the boat, and the whole thing was a set-up or something. But no. It was just Glum Boat Shot day. This film was an absolute dirge, devoid of all psychological plausibility, and heavy-handed to boot.  And why was nobody getting on with finding out who the actual murderer was? Null points, with a side serving of harumph.

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