In a nutshell: If you appreciate marathons, here is a review which should make you happy, as if it were longer, it’d be considered a novel. For Tarantino’s latest flick we sent a grumpy fan, the lovely Mlle L. She came back mostly grumpy and less of a fan. A discordant voice in what Mlle L. would consider a sickening chorus of praise. Unchain Django? Sure, but mostly unchain Tarantino, from himself.
Lecteurs, lectrices.
Dans les moments de doute, de tristesse, de désespoir parfois, le capitaine du navire en péril se doit de regarder la tempête droit dans les yeux, et sait faire face à la vague destructrice avec un moral qu’il conserve d’acier (trempé, aha). C’est pourquoi, en ce jour funeste, je n’ai pas peur de déclarer franchement, en regardant à mon tour la houle furieuse dans le blanc de son oeil glauque:
Quentin Tarantino et moi, c’est le divorce.
Et Django Unchained, c’est du travail de gros médiocre.
Oui, je m’explique, et même en détails. Parce que moi, là, le Tarantino, je vais l’aligner méthodiquement et sans pitié. Ça prendra le temps qu’il faudra, mais il va me le payer, son ratage de film – au centime près. Pour les impatients, je vous donne le programme en trois points, comme ça vous pourrez passer votre chemin, ou descendre directement à un paragraphe qui vous parle. Vous êtes libres.
1) inquiétudes préalables quant à la rencontre de Tarantino et du western
2) ah la vache que tout ça est mauvais
3) je diagnostique à Quentin une dépression suicidaire et je lui prescris du Magné B6.
On commence? allez.
1. Un western, Quentin? Vous êtes sûr de vous?
D’ores et déjà, j’admets que j’allais voir Django avec méfiance, malgré l’immense et admiratif amour que je portais à QT.
En effet, le choix du western m’apparaissait comme extrêmement dangereux pour mon réalisateur chéri: on le sait, Quentin “s’inspire” (c’est à dire qu’il copie) de larges pans du cinéma des autres. A mon sens, il avait toujours réussi à dépasser de façon fulgurante toutes ses sources d’inspiration. Faut dire… Il s’agissait des films de blaxploitation, des films de kung fu, des polars à trois balles des années 70… Le challenge n’était pas si lourd. Pour son film de guerre, Quentin a eu le bol ahurissant (le génie?) de choisir Christoph Waltz pour jouer Hans Landa, et est, grâce à lui, parvenu à élever son Inglourious Basterds au même niveau que The Dirty Dozen – en tout cas comme spectatrice j’ai ressenti un plaisir et une montée d’adrénaline équivalents.
Mais le western, c’est autre chose… D’abord c’est un genre que je connais à fond – au point que ça confinerait d’ailleurs davantage à la névrose qu’à l’érudition. Du western blaxploitation au western chinois, du très bon au parfaitement nul, je les ai tous vus! Alors autant dire qu’il allait avoir du mal à me surprendre, le Quentin, et que je le verrais drôlement venir quand il essaierait de me resservir la soupe piquée aux autres… En parlant des autres: malheureusement pour QT, il y a eu avant lui un nombre considérable de génies du western (Leone, Ford, Huston, Hawkes, Sturges, Pekinpah, même Eastwood, Costner et Ed Harris ont chacun à leur tour réalisé des westerns absolument subjuguants). Alors que des génies du film de kung fu… on en connait nettement moins. Fatalement, Quentin partait déjà avec un handicap.
De plus, le western est un genre fondamentalement inadapté à Tarantino: car si amouraché soit-il de la façon de filmer de Sergio Leone et des musiques d’Ennio Morricone, Quentin Tarantino livre toujours un cinéma que l’on ne peut que qualifier de verbeux (oui, je sais, un peu comme cette critique). Le silence est une chose inconnue à Tarantino – sur tous ses films, on compte au maximum 17 secondes de silence entre deux personnages, et ce dans Pulp Fiction, et l’incongruité supposée de ce silence est d’ailleurs soulignée quelques instants plus tard par Uma Thurman. Et ce n’est même pas du vrai silence, il y a Ricky Nelson qui braille une chanson en arrière plan sonore. Or le western, c’est presque par définition un genre qui repose sur le silence. Last Train from Gunhill, Apaloosa, L’Homme aux colts d’or, High Plains Drifter, Tombstone ou même Mon nom est personne, Le Bon la brute et le Cinglé comme Westworld ou Nevada Smith, Rolling Thunder ou Règlement de comptes à OK Corral, le western, quel que soit son pays d’origine ou son année de réalisation, s’articule toujours sur les espaces vides, la solitude, le silence. Quentin, lui, fonctionne à la tchatche. Mauvais présage.
Enfin, par pure mauvaise foi, j’ai décidé à l’âge de 12 ans que je détestais Leonardo di Caprio, et à l’âge de 25 que Jamie Foxx était un acteur sans intérêt, donc ça me donnait deux raisons de plus de redouter que Django unchained ne soit un film décevant.
Restaient quelques éléments auxquels je pensais pouvoir me rattacher: la franchise Django m’inspirait une immense sympathie, les histoires de vengeance, que QT maîtrise parfaitement, sont tout aussi nécessaires au western que le silence dont nous parlions tout à l’heure (donc il y avait moyen que l’une compensât l’autre), Quentin serait en outre certainement dans son élément pour la bande son, qui promettait d’être merveilleuse, et j’allais retrouver Christoph Waltz et Samuel L. Jackson, ce qui est un plaisir que l’on ne boude pas.
Je me suis plantée sur toute la ligne.
2. Mais… mais? Ce film est une grosse bouse!
D’abord, à ma grande honte, je dois reconnaître en Jamie Foxx un très grand acteur. Il incarne son personnage avec une justesse absolue, ce qui est d’ailleurs particulièrement flagrant en début de film, lorsqu’il n’est encore qu’un esclave silencieux et franchement dérouté par ce qui lui arrive; contrairement à beaucoup d’acteurs français, Jamie Foxx, même muet, même hors focus caméra, parvient à nous faire ressentir ses émotions, parfaitement en phase avec la réalité de son personnage. Chapeau.
Et quoi qu’il m’en coûte, je dois avouer que Leonardo di Caprio est quant à lui vraiment bien, mais je nuancerais mon éloge en suggérant (perfidement?) que son personnage est quand même très, mais alors très, facile à jouer, et que la justesse de son jeu ne relève donc pas du même genre de talent que celui dont fait preuve Jamie Foxx.
Samuel L. Jackson, lui, se fait très plaisir, dans un rôle qui ne sert à rien du tout mais qui lui a permis de se mettre une moumoute blanche et de se promener avec une canne, ce qui l’amuse tellement qu’on s’en accommode. Mais on est terriblement loin de la performance de Michael Parks dans son double rôle de Kill Bill 1 & 2, où l’acteur se rendait méconnaissable sans autre artifice que son pur talent. Dans le cas de Samuel L. Jackson, on est simplement content de retrouver un vieux copain et de voir qu’il est en bonne santé.
Et Christoph Waltz, alors? Ahlala. Waltz est toujours un immense acteur. En dépit de la nullité des dialogues que lui a écrits Tarantino. C’est accablant de vacuité. Le pauvre Waltz s’en dépatouille au mieux, mais passé un certain stade même un acteur aussi brillant que lui ne peut plus lutter. Ces dialogues sont tellement pleins de vide, tellement redondants… Le personnage lui-même n’est qu’une triste resucée de Hans Landa chasseur de juifs, si bien qu’à chacune des apparitions de Waltz on a l’impression de regarder de possibles (mauvaises) scènes coupées d’Inglourious Basterds.
Un désastre.
A part Django, vengeur obsessionnel et mono-maniaque (le type de personnages que Tarantino n’a aucun mal à écrire), les personnages sont d’ailleurs dans leur ensemble entre peu et pas du tout crédibles, sans motivations, sans corps et sans cohérence, puisqu’enchaînant les réactions contradictoires. Quant au scénario, il est à l’avenant: bourré d’incohérences insultantes pour l’intelligence du spectateur moyen et de rebondissements poussifs et ridicules, tirant à la ligne dans des proportions qui vous rappelleront, au choix:
– vos copies de philo, quand vous n’aviez vraiment RIEN à dire sur le sujet imposé et essayiez malgré tout de produire une copie double;
– les romans de gare pourris que vous lisiez chez votre Mémé pendant l’été (genre “SAS contre OSS117 – opération Bermudes mortelles”, vous voyez le truc)
– les épisodes les plus poussifs des séries TV les plus ringardes des années 80 (imaginez un truc du style Magnum contre Dynasty).
Donc, vous l’aurez compris, sur ce terrain là non plus, la qualité n’est pas vraiment au rendez vous. J’ai même carrément eu la nette impression qu’en osant me présenter un boulot pareillement bâclé, Tarantino se payait ouvertement ma tronche et me prenait sans ambages pour une quiche.
Pour tout dire, j’ai fini par fouiller dans mon sac pour regarder l’heure sur mon portable, histoire de savoir combien de temps il me restait à tirer, parce qu’au troisième rebondissement tout pourri mené à deux à l’heure grâce à un montage lamentable (sur lequel je vais revenir), j’en avais vraiment ma claque. Venant de moi, regarder l’heure pendant le film, c’est vraiment l’insulte suprême. Je n’ai fait ça qu’une seule fois auparavant dans ma vie de cinéphile; et là Quentin, ça va faire très mal, mais tu l’as bien cherché: c’était pendant la projection de Ruby Sparks.
Mais oui Quentin, c’est bien ça: je viens de te faire tomber un parpaing sur le pied, et en plus j’ai fait exprès.
Le montage, donc, est une hérésie totale, enfoncé encore d’un cran par la pauvreté des cadrages et de la photo; on se demande à quoi a bien pu servir Robert Richardson, le chef opérateur, qui nous avait habitués à mieux… Sans doute s’est il contenté d’approuver aveuglément tout ce que pouvait dire Tarantino sans jamais oser mettre son grain de sel de peur de contrarier le patron? En effet, au delà de l’absence de rythme et de la monotonie des plans (même au cours de la fusillade finale, le rythme est inadapté, par faute de variation dans les cadrages, ce qui tend à accroître la sensation de répétition, donc de lenteur poussive, de l’ensemble), on s’attristera tout particulièrement sur l’usage du zoom avant rapide, dont la systématisation est, réellement, pitoyable. Car le travail de Quentin est à ce point médiocre qu’il finit en effet par ne plus tant fâcher que par faire peine.
Un seul de ces zooms aurait constitué un sympathique clin d’oeil aux films de Bruce Lee; mais cinq fois dans le même film, avec qui plus est un bruitage ridiculement lourd venant à chaque fois souligner un effet déjà pachydermique, ce n’est plus de la maladresse, c’est carrément de la dépression suicidaire. Allez savoir, Tarantino est peut-être très malade.
Quant à la bande son… Considérant sans doute qu’il avait épuisé son stock de thèmes western sur ses précédents films, ou alors simplement pour faire le mariole, Tarantino a multiplié sur Django unchained des choix musicaux qui me paraissent fort peu avisés. Après avoir utilisé en ouverture le générique de la franchise initiée par Franco Nero (seule piste sonore que j’aie appréciée durant le film), Quentin nous balance une version assez malheureuse, car en dièse, de Sierra Torride, pourtant originellement très belle musique composée par Morricone pour le film de Don Siegel, mais qui en l’occurrence tombe comme un cheveu sur la soupe.
Tous les choix musicaux qui suivent seront de plus en plus malheureux, en passant par une chanson originale parfaitement insupportable aux paroles à l’eau de rose (musique écrite par Morricone mais “chantée” par Elisa, qui est désormais une ennemie personnelle). Il y a aussi les trop nombreuses incursions sonores de RZA, rappeurs fatigants dont Tarantino s’est fait des amis envahissants, au point de s’attifer tout pareil qu’eux, ce qui prouve qu’il n’a pas conscience du ridicule vestimentaire.
La déchéance se poursuit jusqu’en fin de film, où Tarantino parvient à aligner, sur trois scènes consécutives, trois pistes sonores à la queue-leu-leu, dans un style qui rappellera les meilleurs moments du diaporama généré automatiquement sur iPhoto (ou sur Powerpoint). Ahurissant. Je me pinçais pour le croire. Je rappelle que nous sommes en train de parler de Quentin Tarantino, le cinéaste musical par excellence. Incompréhensible.
La dernière couche? Elle ne sera pas tant pour la lourdeur infernale du message militant pro-noir-américain (quoique, franchement, Quentin, ça finit par être fatigant à force d’être didactique, il y a un moment où il faut choisir entre l’écriture d’un scénario et l’écriture d’un tract) que pour l’extraordinaire contre-productivité dudit message.
Il n’y a aucun doute, c’est totalement involontaire (mais du coup d’autant plus ennuyeux); force est de constater qu’en conclusion de son film, Tarantino, qui aurait vraiment dû se relire, balance une phrase qui atteint un niveau de racisme proprement ahurissant.
Brièvement, sachez que le personnage de Leonardo di Caprio passe une grande partie de son temps de présence à l’écran à dégoiser sur l’infériorité des noirs et le fait que “Django fait exception à sa race” car “un nègre avec de l’intelligence et une personnalité, c’est rarissime“, évaluant “à hauteur d’un sur dix mille l’occurrence d’un tel phénomène“. Bon, c’est un vilain, quoi, il dit des trucs de vilains.
Eh bien, croyez le ou non, mais à la fin du film, Jamie Foxx confirme ses théories nauséabondes, et je vous garantis que ce n’est pas de façon sarcastique. A la fin donc, tout le monde s’entre-tue, y a du sang plein les murs, tout ça tout ça, bref, Django, qui s’apprête à abattre le dernier survivant dans la plantation de di Caprio, tonne sur son ultime adversaire qui se contorsionne au sol: “En une vie passée sur la plantation tu as dû voir défiler, quoi, 9000 esclaves? 9999? Et aucun d’eux n’a jamais fait de difficultés! Mais ton patron avait raison, moi je ne suis pas comme les autres noirs! Des nègres comme moi il n’y en a vraiment qu’un sur dix mille – et tu as eu le malheur de finir par me rencontrer!”
Euh… attendez, j’ai bien compris, là, ce qu’on me dit c’est: “C’est vrai que les noirs sont tous de grands enfants bêlants et soumis, mais moi je fais exception à la règle, alors du coup je suis capable de prendre la décision de te casser la gueule“? Ah ben, voyez, moi qui ne suis pourtant pas une obsédée du racisme sous-jacent, je trouve cette phrase très, très gênante… Et elle me pousse en tout cas à affirmer que Tarantino n’a vraiment visiblement pas pris la peine de relire son script, que d’ailleurs ses assistants de production ont tous dû unanimement qualifier de “super génial et trop maxi courageux”. Bravo les mecs, pour laisser passer ça, surtout vu le climat de paranoïa à ce sujet aux Etats-Unis, fallait vraiment être très forts.
3. Allez, Monsieur Tarantino, il faut être raisonnable, prenez vos médicaments.
Alors, quelle explication à cet affreux ratage, à part celle de la dépression grave?
En voici une: Tarantino a malheureusement atteint ce stade où plus une seule personne dans son entourage n’ose lui dire: “tu sais quoi, ce truc-là c’est quand même pas top délire, tu veux pas essayer de le refaire en mieux?” Rôle qu’avaient d’abord rempli les frères Weinstein, ses producteurs qui savaient de quoi ils causaient, et surtout, jusqu’en 2009, Sally Menke, la monteuse géniale qui rattrapait tous les égarements tarantiniens. Or les Weinstein ont désormais trop de sous pour suivre quoi que ce soit d’autre que les mouvements de la Bourse. Et Sally Menke, elle, est tombée malade, et a fini par disparaître fin 2010; elle laisse derrière elle, en plus d’un vide immense, un remplaçant qui n’est qu’un fantoche Fred Raskin, lamentable lèche-bottes qui en outre maîtrise mal ses outils et se contente de coller bout à bout les rushes de Tarantino, en lui disant qu’il est grave trop génial, maîîîîîîîître, ce qui est une façon comme une autre d’assurer la pérennité de son boulot.
Bref, Tarantino est dans le cas de figure typique du gars devenu “archi-bankable” à Hollywood, et qui n’est pas assez génial (ni assez masochiste) pour aller chercher de son propre chef et avec insistance la critique aiguillonnante, que son entourage élargi n’envisage désormais même plus de lui sussurer.
Et pourtant…
Serait-ce de ma part un regain de compassion pour mon héros réalisateur, désormais brutalement passé de Dieu vivant à simple être humain amoché? Je dirais en tout cas que les deux apparitions de Tarantino dans son propre film (raté, tellement raté…) sont peut-être révélatrices d’une certaine conscience de la situation de la part de QT.
Tout d’abord, durant une scène (tellement mal montée! une massive erreur de timing en plein milieu, rendant l’action totalement incohérente) se situant dans le premier tiers du film, un planteur et ses hommes de main organisent une expédition punitive à la nuit tombée contre ce “nègre arrogant” qu’est Django. Tous à cheval, il revêtent, en précurseurs du KuKluxKlan, des cagoules blanches pour décupler leur effet. S’en suit un dialogue trop long mais assez cocasse où les hommes de main constatent que ces cagoules sont fort mal pratiques, qu’on ne voit rien à travers et que les trous sont mal fichus. Un des hommes masqués, en qui l’on reconnaîtra, à la voix et à la gestuelle, Tarantino, finit par conclure (in extenso):
“Je crois que nous sommes tous d’accord pour dire que les cagoules étaient plutôt une bonne idée au départ mais, sans vouloir accuser personne en particulier, pour ce qui est de la réalisation pratique, nous nous sommes lamentablement ramassés. Alors moi je dis, pour cette fois, tant pis, on fera sans, mais la prochaine fois on mettra toute la gomme!”
Tout est dit, non?
Et pour enfoncer le clou, la seconde apparition de Tarantino achève de m’attrister par ce qu’elle a de révélateur; en effet, en toute fin de film, au cours d’un des rebondissements les plus affligeants d’un scénario dont on n’attendait plus rien depuis longtemps, Tarantino vient camper un petit rôle, presque sans dialogues, ce qui en soi est déjà significatif: Quentin reconnaîtrait-il qu’il n’a plus rien à dire?
Il apparaît en tout cas fatigué, gras et triste. Et surtout, il se fait descendre par Jamie Foxx au moment le plus inopportun, c’est à dire alors qu’il charrie des sacs de dynamite. Si bien que Tarantino se filme explosant sur place, réduit en poussière par un de ses personnages assoiffés de vengeance, sur lidos duquel il comptait se faire de l’argent facile. Faut-il y voir la fin explosive qu’il appelle de ses voeux?
En tout cas, s’il comptait sur ce film pour finir en feu d’artifice, Tarantino a lamentablement loupé son coup; car si Django unchained doit marquer la mort de mon cinéaste de prédilection, ce sera d’une mort beaucoup plus dans le genre “ah c’est ballot, il changeait une ampoule et il a glissé du tabouret” que dans le genre “suite à une lutte furieuse au dessus de l’Atlantique, son avion est tombé en flammes, criblé par les balles du terrible Baron Rouge“.
Allez, Quentin, reprends-toi.
Vous n’avez pas le droit de finir comme ça, chéri. C’est trop triste, trop bête… Trop sale.
Lâchez un peu tous les traîne-patins et autres lèche-bottes qui vous entourent, reprenez le vrai boulot avec juste quelques copains, un budget divisé par dix-mille, et faites un vrai film, un vrai truc bien qui sentira la poudre et la sueur, et pas le plateau-repas usagé.
Rappelez-vous ce que vous pouviez faire, il y a tout juste vingt ans, avec douze acteurs, un hangar et deux caméras.
Ca s’appelait Reservoir Dogs et c’était époustouflant.
Alors, pour paraphraser le langage qui vous est cher, laissez-moi, tendre ami cinéaste, vous répéter mes encouragements.
MERDE, QUENTIN, C’EST GRAVE, BOUGE TOI LE CUL, T’ES EN TRAIN DE DEVENIR UNE SALOPERIE DE GROSSE LARVE OBÈSE!
A la prochaine, cher Quentin, et d’ici là travaillez bien.