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The Last Stand – Le Dernier Rempart

120X160 Rempart CIn a nutshell: Undemanding entertainment, the movie gives in enthusiasm what it somehow lacks in originality. A bit disappointing for a Kim Jee-Woon film, a blast for a Schwarzenegger movie. Silly, at times  clumsy, but overall good solid fun.

Miss J. n’ayant que peu de libertés ces dernières semaines – le culot du monde professionnel à vous dévorer vos instants de loisirs – , il ne me restait plus qu’à trouver des films qui l’intéresseraient moins, la tenteraient peu, soyons clairs, qu’elle ne voudrait voir que si le sort du monde en dépendait, et elle n’y irait d’ailleurs qu’en soupirant. J’ai commencé par Django unchained mais la novella de ma camarade Mlle L vous aura certainement suffi, d’autant plus que même si mon avis est bien plus modéré que le sien (j’ai beaucoup aimé la première heure, à l’instar de M. JMS je trouve le personnage de Samuel L. Jackson intéressant), je la rejoins beaucoup sur ses critiques de la seconde moitié de cet opus tarantinien bancal. On s’approche de très près du combat de trop pour reprendre la métaphore du réalisateur agressif et doué que vous trouverez en fin d’extrait (à partir de 7min.36) ici.

Revenons à nos pieds nickelés

Revenons à notre (soupir) dernier rempart

Accompagné d’une amie tout comme moi amateur (amatrice?) de réalisateurs coréens, de pétaradantes absurdités, d’explosions et d’action heros sur le retour, j’ai choisi après le sanglant Tarantino d’aller découvrir le septième mais premier film américain de l’excellent Kim Jee-Woon, dont, entre autres, Le Bon, la Brute et le Cinglé m’avait ravi (ça, incidemment, c’était ce que Django aurait dû être). Le Dernier Rempart n’est pas à la hauteur de ses réalisations précédentes, mais l’enthousiasme de chacun rend cette série B modeste regardable, mieux même, très divertissante.

L’histoire est d’une simplicité digne des productions d’action des années 1980, c’est à dire étique : un baron de la drogue (parfait Eduardo Noriega) s’évade, le FBI est – ici, littéralement – dépassé, quelques outsiders, le vieux shérif Schwarzenegger (déjà 65 ans) et ses adjoints sont les seuls à pouvoir s’opposer à ce que lui et ses hommes traversent la frontière mexicaine et échappent ainsi à toute poursuite de la justice de l’Oncle Sam (la “Justice”, quoi, c’est un film américain). Je ne vous cacherai pas que cela va flinguer à tout va.

Et ça, ce sont les "petits" calibres

Et ça, ce sont les “petits” calibres

Entre Rio Bravo de Hawks et Assaut de Carpenter, mais en moins sérieux, toute la distribution s’en donne à coeur joie et n’hésite pas à en faire beaucoup. Avec intelligence, le réalisateur et son équipe de scénaristes (c’est malgré tout toujours un peu triste de voir qu’ils s’y mettent à plusieurs pour ce genre de résultat) ne se montrent pas dupes des clichés de ce type de production, respectent leurs spectateurs en leur donnant ce qu’ils attendent et parfois même un peu plus, et prennent surtout en considération l’âge de ce brave Schwarzie … si l’homme est frappé, il a bien du mal à se relever.

Efficace, distrayant et gratuitement violent mais c’est un peu le but, on perçoit même une réflexion nostalgique sur le destin de Schwarzenegger dont le personnage prononce des répliques souvent drôles (“L.A.’s not all that you think it is” ou encore “You make us immigrants look bad” ) parce que le spectateur croit plus en l’acteur qu’à son interprétation. On sort donc de salle diverti et, oserais-je le dire, curieux de connaître le prochain film de l’ex Gouvernator. De quoi se laisser tenter.

1029468-affiche-officielle-du-dernier-rempart-620x0-1En résumé : Je ne saurais vous dire, ne l’ayant point vu … mais croyez moi cela ne me manque guère. A très vite, pour une critique peut-être moins testostéronée.

I know, it’s been a while; I haven’t seen this one, but couldn’t bring myself to go and watch it. The last movie I reviewed on my own for this blog was Haneke’s Amour … it should give you a clue about my tastes for violent action packed limbs flying around Schwarzenegger flick. But do believe me when I say this: I’ll be back. And soon too.

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Top 10 – 2012

In a nutshell: For a fourth consecutive year, this blog lives! I can hardly believe it as I am writing these words. So, if you follow us, you know the drill, we shall look back on 2012 and celebrate the movies we enjoyed the most with our contributors, dear friends that they are. They shall start with their Top 5, the  film(s) they wished they’d found the time to see, and the one(s) they really rather wish they hadn’t, we will then follow.

Clap – Action – and once more happy New Year to you, dear reader!

Vous connaissez la presque routine, puisque depuis déjà quatre ans nous avons la chance de nous essayer à l’exercice … Nos contributeurs amis nous ont fourni le palmarès de leurs films préférés pour 2012, ainsi que le film qui, sans être forcément le plus mauvais, les a le plus déçus, et le(s) film(s) qu’ils ont raté en salle mais ne rateront pas en DVD. Nos voix concluront l’exercice.

Moonrise-Kingdom-de-Wes-AndersonMlle Clara’s Top 5 : Rather discreet this past year, Mlle Clara didn’t forget the path towards Franglaisreview.

1. Moonrise Kingdom de Wes Anderson
Pas toujours convaincue par les films d’Anderson (trop décoratifs), ce Moonrise Kingdom m’a enchantée: profondeur du scénario, beauté sans niaiserie du regard sur l’enfance et sur les adultes désarmés. Admirable maîtrise de son “système” de mise en scène, avec ce traitement si particulier de l’espace…

2. Le Policier de Nadav Lapid
Sorti en France en mars 2012, il semble oublié des palmarès des meilleurs films de l’année. Pourtant, ce film israélien est un gros coup de poing, par sa forme (un diptyque étonnant) et par son propos. Une autopsie sans concession de la société israélienne et du dysfonctionnement plus général de nos sociétés capitalistes aux inégalités toujours moins tolérables.

3. Au-delà des collines de Cristian Mungiu et Amour de Michael Haneke
Ex-aequo à mon sens, peut-être parce que ce sont deux films de Cannes. Deux films durs pour leurs sujets (la mort au bout, implacable) et d’une âpreté formelle qui éblouit.

5. Télégaucho de Michel Leclerc
J’avais adoré Le Nom des gens, le film précédent de Michel Leclerc. Je croyais que Télégaucho serait une resucée moins enlevée, eh bien, non! quelle pêche! quel amour de la vie et des gens, quel humour! Comme un goût d’une époque plus légère, celle de mon enfance…

Et pour le plaisir 6. Tabou de Miguel Gomes
Ce film, j’y suis allée en me disant: “Attention, chef d’oeuvre!”. Résultat, la première partie m’a ennuyée au point de me faire douter des critiques et de moi-même… Puis miracle, la seconde partie m’a emportée dans ses rets, par son charme durassien si singulier; si bien que la première partie a pris rétrospectivement une autre épaisseur, densité, beauté. La surprise de 2012.

Quelle fut votre plus grosse déception (ou le film le plus mauvais de l’année): Cosmopolis (de David Cronenberg) ! Que des critiques aient pu se pâmer devant ce machin logorrhéique bouffi de prétention reste un mystère.

Votre regret: Camille redouble de Noémie Lvovsky, Take shelter de Jeff Nichols, Lawrence anyways de Xavier Dolan …

moonrise-kingdom-balabanMme BP’s Top 5: A brand new contributor in 2012, Mme BP liked the experience and already signed on for 2013 with a review of Anna Karenina.

1. Moonrise Kingdom de Wes Anderson
2. Margin Call de J.C. Chandor
3. Tinker, Taylor, Soldier, Spy de Tomas Alfredson
4. Les femmes du bus 678 de Mohamed Diab
5. Le magasin des suicides de Patrice Leconte
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Quelle fut votre plus grosse déception :  Le Capital de Costa-Gavras, voyez plutôt !
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Votre regret : Amour de Michael Haneke
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Argo-afficheLe Top 5 de Mr. J.A. : De nombreux lecteurs apprécient l’ironie et l’humour de Mr. J.A., nous aussi, il nous fait l’amitié de partager ses choix pour 2012.
1. Argo by Ben Affleck
2. The Hobbit by Peter Jackson
3. Skyfall by Sam Mendès
4. Looper by Rian Johnson
5. Avengers by Joss Whedon

Biggest disappointment
is a tie between Prometheus by Ridley Scott and The Dark Knight Rises by Christopher Nolan. I had such high hopes for both of them …

Separately, the worst film of the year has to be Underworld: Evolution by Len Wiseman, for which I did not have high hopes. I’m a bit embarrassed to admit I even began watching it (my excuse is that I was on a plane). It was as if Kate Beckinsale was channeling Milla Jovovich, that’s how bad the first half was. Can’t speak for the second half.

moonrise-kingdom-poster1M. JM’s Top 5 : This year M. JM was kind enough to write a few review for us, but also to, very kindly, convince both his wife and one of his lovely children, to participate to Franglaisreview. Thanks!
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1. Moonrise Kingdom de Wes Anderson
2. 4:44 Last Day on Earth de Abel Ferrara
3. War Horse de Steven Spielberg
4. La vie sans principe de Johnnie To
5. Twixt de Francis Ford Coppola.
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Un classement apparent, mais pas forcément si fixé : une année avec peu de bons films, quelques replis auteuristes européens forts (Léos Carax ou Miguel Gomes) mais qui ne m’ont pas tant ému que cela – et malheureusement trop de films estampillés auteurs dans ma liste.
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Le cinéma américain reste encore très fort, et j’aime la façon dont il investit la télévision ou plutôt dont la télévision est devenue un îlot d’expérimentations qui me fait pas mal penser à ce qu’était le cinéma américain dans les années 70, comme dans ces séries si célèbres et si célébrées que sont Homeland ou Breaking Bad ;  je n’ai pas vu Amour de Michael Haneke, et je ne le regrette pas du tout ; je crois qu’il y avait pas mal de films italiens intéressants et cachés, j’aimerais en découvrir quelques uns.

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killerjoe1Mlle L.’s Top 5: Last but not least Mlle L.! She is our most faithful reviewer and the proud author of the 3 Buck DVD corner, go check it! Never afraid of a good polemics, here she is in her unmistakable style:

J’allais dire comme d’habitude qu’il n’y a eu cette année que des daubes au cinéma, et vanter une fois encore les mérites du lecteur DVD. En fait, je suis pour une fois vraiment enthousiasmée par toutes les entrées de mon top 5, et j’ai même eu bien du mal à ne pas en faire un top 10. Comme quoi, l’année 2012 n’a pas été cinématographiquement si vaine, en fin de compte.

1. Killer Joe de William Friedkin
2. Moonrise Kingdom de Wes Anderson
3. Argo de Ben Affleck
4. Tinker, Taylor, Soldier, Spy de Tomas Alfredson
5. The Best Exotic Marygold Hotel de John Madden

Et puis, dans le genre “pas recommandable mais quand même qu’est ce que j’ai pu rigoler”, j’ajouterai

The Expendables 2 de Simon West (si, si)

En revanche, 2012 fut aussi l’année de sortie d’un film pour lequel je conserverai ad vitam aeternam une haine aussi tenace que sanguinaire, l’atroce Ruby Sparks de Valerie Faris et Jonathan Dayton

Pour finir, je regrette (un peu) de n’avoir vu ni Margin Call de J.C. Chandor, ni The Dictator de Larry Charles.

Amour posterMiss J.’s top ten

Ah, what an amazing year it’s been! Er, although slightly less so on the big screen – I had to scratch my head a little to put together this top ten, although it was worth the effort:

1. Amour by Michael Haneke –  almost punishing to watch – but Amour shimmers from start to finish.

2. Moonrise Kingdom by Wes Anderson  brilliantly engaging comic tale, bursting with wistfulness and whimsy.
3. Margin Call by J. C. Chandor – an enthralling dramatic close-up on economic and moral meltdown on Wall Street.
4. Skyfall
by Sam Mendes- one of the greatest James Bond films ever made (and we’ve checked).
5. A Dangerous Method 
by David Cronenberg – Russian hysteria and erotic transfer in psychotherapy doesn’t get any better than this.
6. Argo
 by Ben Affleck – real life is one of the best sources going for black comedy with US diplomats in the Middle East.
7. Camille Redouble
 by Noémie Lvovsky- phew – a French film at last! A  very decent smash hit comedy.
8. Killer Joe by William Friedkintroubling (to put it mildly) but darkly brilliant – chicken drumstick trauma scene and all.
9. Cosmopolis
 by David Cronenberg – a hypnotic, languid, classy watch.
10. Best Exotic Marygold Hotel
by John Madden – heartwarming and humorous, with a fantastic cast.
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Three films I wished I hadn’t bothered seeing:
1. The We and the I  by Michel Gondry – truly abject viewing from a self-satisfied Gondry and a busload of obnoxious teenagers.
2. The Campaign by Jay Roach – Will Farrell disgraces himself by partaking in this drivel-ridden satirical flop.
3. Dépression et des potes by Arnaud Lemort – a dead dreary buddy movie which should have gone straight to bad cable TV.
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I am sad to have missed Kenn Scott’s Starbuck and Léos Carax’s Holy Motors, and hope to track them down on DVD.

Le top ten de M. D.

tinker-tailer-poster1. Tinker, Taylor, Soldier, Spy de Tomas Alfredson. Tout me plait dans ce film, du scénario très intelligemment adapté du livre de Le Carré, aux acteurs britanniques démontrant une qualité et une constance presque éprouvantes pour la concurrence, en passant par une cinématographie léchée, réfléchie et un montage au cordeau. J’ai tant aimé que j’ai même revu, puis revu encore.
2. Moonrise Kingdom de Wes Anderson – Un film enchanteur, merveilleusement doux-amer et léger, Mlle Clara en a déjà bien parlé. Ce fut une déception de ne pas le voir récompensé d’une manière ou d’une autre à Cannes. Toujours difficile pour une comédie de recevoir les hommages qu’elle mérite.
3. Compliance de Craig Zobel – Un film presque documentaire, ce qui fait toute sa force. Glaçant, gênant et très stimulant.
4. Killer Joe de William Friedkin – Une leçon de cinéma, des acteurs en état de grâce (Matthew McConaughey!), la scène du pilon, la plus choquante de mon année dans les salles obscures.
5. Margin Call de J.C. Chandor – Pour un premier film, un coup de maître, et un vrai beau film sur la crise financière sans diabolisation ni recours au spectaculaire … et pourtant ce huis-clos est exceptionnellement spectaculaire.

Skyfall16. Skyfall de Sam Mendès – Un James Bond magnifique ; l’un des plus impressionnants, j’ai vérifié.
7. Starbuck de Ken Scott – Une très belle comédie, ce serait dommage de bouder son plaisir.
8. La Vie sans principe de Johnnie To – L’élégance de Johnnie To et des acteurs percutants.
9. Holy Motors de Leos Carax – Des images me restent, me reviennent et me plaisent.
10. Argo de Ben Affleck – Tendu et amusant, un film intéressant, solide quoiqu’un peu scolaire.

Notons que les deux films de Cronenberg, celui de Lvovsky et Une Nuit de Philippe Lefebvre ne sont pas loin derrière.

The-Dark-Knight-RisesLes trois déceptions : Dark Knight Rises de Christopher Nolan, je l’attendais avec impatience et fus déçu par cette enclume de film au scénario absurde, un gachis ; Looper de Rian Johnson que j’aurais tendance à renommer Loupé ; Associés contre le crime de Pascal Thomas, si mauvais qu’on en vient à voir sa colère se transformer en abattement (38 témoins, c’est plutôt le contraire) .

Les trois films (bon, j’admets il y en a plus) qui me tentent mais, ma foi, tant pis … Bullhead de Michaël R. Roskam, Tabou de Miguel Gomes, Like Someone in Love de Abbas Kiarostami.

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The Hobbit: An Unexpected Journey

Hobbit-AfficheLe 3 janvier 1892 naissait en Afrique du Sud l’Anglais John Ronald Reuel Tolkien, dont les oeuvres allaient séduire des générations de lecteurs, emportés par la création d’un monde d’heroic fantasy sérieuse, ancré dans les mythologies germaniques et anglo-saxonnes.

Hasard? Coïncidence? Cent vingt et un ans plus tard, un 4 janvier, Mr. J.A. critiquait l’adaptation cinématographique de son plus célèbre roman pour la jeunesse, Le Hobbit, critique qui allait séduire des générations de lecteurs, emportés par … mmm, c’est plutôt moi qui m’emporte, je vous laisse découvrir la suite.

THE-HOBBIT-AN-UNEXPECTED-JOURNEY-PosterIn a nutshell: Pas seulement un voyage inattendu, mais un film étonnamment bon à voir.

I assure you, I didn’t have any high hopes for The Hobbit: An Unexpected Journey. I had heard that originally, and despite a desire by the studio, Peter Jackson had not wanted to direct the film adaptation of Tolkien’s children’s story. Understandable, not just because Jackson was suing New Line for unpaid royalties from the Lord of the Rings trilogy, but also because of the inevitable comparison to his handling of the LOTR to that of The Hobbit. Jackson was apparently willing (after the suit was settled) only to executive produce the film. Then, when Guillermo del Toro quit as director, apparently because of three years of delays, it looked pretty grim. Jackson having been arm-twisted into writing-directing, I wondered how he was possibly going to resuscitate a film that was looking to be a little more than a half-baked money-grab, clutching to the coattails of LOTR greatness?

Why, by turning it into three such coattail-clutching money-grabs, of course.

The multiplication of scripts: Praise the Lord (of the Ring, that is)

The multiplication of scripts: Praise the Lord (of the Ring, that is)

As everyone now knows, Jackson has stretched out a story of exactly 310 pages (1st edition) into three films, each lasting about three hours, and that’s not counting the inevitable super-special-deluxe-collector’s-director’s-extended-fan-box-set-edition to be had in future on DVD/Blu-Ray.  And while I expected this to mean that the story’s pace would be ploddingly slow and with action scenes few and far between, I’m delighted to say that I was quite wrong. The film begins portraying background information about the dragon Smaug and how it came to be that the dwarves had been driven from their home of Erebor (any film that starts off with a fire-breathing dragon is a good one in my opinion). Later we are treated to an epic battle scene between armies of dwarves and orcs, again recounted as background to the main story. Although this might detract from the flow of a novel, it really works as a film and in this case, keeps it from becoming two straight hours of watching people in costumes hiking through New Zealand. Radagast the Brown also has several scenes in the film (and a great line) while he’s only mentioned in the book.

In general, the film feels much like the LOTR. The familiar music is there throughout, but with the addition of the ‘Song of the Lonely Mountain’ that animates the dwarves of the party. It’s haunting and beautiful. There are familiar, sweeping, wide-angle shots of New Zealand landscapes, sure to drive that country’s tourism industry for years to come. And as one would hope, the CG renderings of orcs, wargs, trolls, eagles, etc., are all done with all the improvements you would expect to see ten years post LOTR. The wargs especially looked much better close-up than they did in Two Towers. But Gollum, perhaps as expected, really stole the show. The scene where he and Bilbo play their game of riddles is fantastic. The artists have managed to render facial expressions so life-like that, looking into his massive, orb eyes, I had to remind myself that Gollum wasn’t actually thinking.

How harsh! I think about the sequels, my precious, at 48 frames per second.

How harsh! I think about the sequels, my precious, at 48 frames per second.

While The Hobbit feels like it builds on and improves upon what was good about the LOTR, it also suffers from the same ailments. For instance, Jackson seems to film scenes that are supposed to be sentimental or funny, but come off as being completely cheesy. For example, there’s the scene at the end between Bilbo and Thorin Oakenshield, in which Thorin does the whole, ‘I’m-gonna-make-you-think-I-still-don’t-like-you-by-showing-my-gruff-exterior-self-then-melt-into-my-teddy-bear-on-the-inside-self-it-was-just-a-joke’ routine. We saw this in Fellowship between Gandalf and Frodo, and in Two Towers between Gimli and Legolas. Each time it was just, well . . . meh.

That small criticism aside though, The Hobbit was a thoroughly enjoyable three hours and definitely worthy of repeated viewings. I expect it to continue to grab much more of my money.

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The Avengers

In a nutshell: An ambitious film proposal bringing together Marvel heroes when little actually links them. The Avengers is meant to be something of a reunion. It is, and more. Popcorn cinema with panache.

Joindre un héros de la seconde guerre mondiale, Captain America (Chris Evans), à un dieu scandinave, Thor (Chris Hemsworth), c’est déjà d’une logique discutable mais y ajouter Hulk (Mark Ruffalo), Iron Man (Robert Downey Jr.), deux agents surentraînés, Black Widow (Scarlett Johansson) et Hawkeye (Jeremy Renner), des extraterrestres, Loki (Tom Hiddleston) et un colonel borgne (Samuel L. Jackson), c’est d’une ambition entre l’hubris et le grand port’nawak. La magie de Joss Whedon est non seulement de nous faire passer l’ensemble comme parfaitement naturel et en plus de nous convaincre qu’il n’aurait pu en être autrement. Bluffant.

Un dieu un peu marteau, un playboy blindé, un capitaine fasciné par une histoire d’écu … une équipe est née

Un peu déçu de ne pouvoir retrouver notre spécialiste de film à effets spéciaux imposants, Mr. J.A., pour l’occasion en mission secrète, nom de code “crème brûlée”, Miss J. et moi nous rendîmes sceptiques au cinéma n’ayant pas été très convaincus par les réalisations précédentes de la Marvel à l’exception notable du premier Iron Man. Quelle ne fut pas notre surprise de confirmer la pluie d’excellentes critiques que ce film a pu recevoir : dans son genre, c’est une très belle réussite. Joss Whedon, scénariste et réalisateur, parvient à nouer les destins de 8 antagonistes remarquables sans jamais ni perdre les novices, ni décevoir les fans.

Spectaculaire et drôle, Whedon emprunte sans compter aux meilleures règles du blockbuster, mais aussi à Tex Avery, et aux règles des séries télévisées les plus achevées. The Avengers capture les nuances des relations des protagonistes avec une économie de moyens louable. L’humanité et les fêlures de chacun apparaissent suffisamment pour que les explosions, les combats ou les cascades prennent un véritable sens.

Vers le bas, apparemment.

La distribution est exceptionnelle et les acteurs étonnent par la variété de leur jeu et de leurs intentions dans un film qu’on n’attendait pas aussi travaillé. Nuls ne restent sur le bas côté. Downey Jr. reprend le rôle qui le résume le mieux en Iron Man, ce millionnaire génial et égotiste ; Scarlett Johansson fascine en Black Widow, et propose un métissage intéressant des personnages féminins principaux de Buffy, Firefly et Dollhouse ; Tom Hiddleston, à la différence de sa prestation dans Thor, trouve dans le rôle d’un Loki très complexé, un argument pour pour faire ressortir toutes ses qualités ; Mark Ruffalo, enfin, réussit à donner au personnage de Bruce Banner/Hulk un fatalisme, une résignation sublime qui transforme la colère brute de l’homme vert en événement quasi métaphysique.

Contre toutes attentes, The Avengers a su garder le meilleur de chacun de ses héros et, malgré çà ou là quelques faiblesses, le film, séquencé en vignettes percutantes, simultanément graves et légères, est à la fois spectaculaire, malicieux et très amusant. Le face à face Hulk/Loki reste gravé dans ma mémoire et j’espère que vous passerez un aussi bon moment que nous devant les batailles d’égo, et de répliques cinglantes de cette équipe hétérogène, et les combats brutaux contre une menace extraterrestre d’ampleur, une fois l’unité accomplie. Un film popcorn avec ce panache … c’est presque à vous convaincre de vous mettre au popcorn.

En résumé : Pas besoin d’être un adepte de la BD pour adorer cette aventure ingénieuse qui met en avant la crème de Marvel Comics. Ce film mérite amplement tous les éloges reçus dans la presse. 

Reviews for The Avengers have been positively sparkling, and rightly so. Director and scriptwriter Joss Whedon is back – he of Buffy fame and, as I discovered to my recent delight, if thoroughly late for the party, Dr Horrible’s Singalong Blog. He’s come up with a humdinger here, with a rich assortment of Marvel superheroes in a new adventure against dreadful blue things from outer space.

We were somewhat startled to enter a room packed to the rafters during what should have been relatively ‘dead air’ cinema time – especially as the film was also showing in 3D right next door. Not sure how much of a difference the 3D would have made – although my money is on my head quite possibly having exploded, as it is intense on the special effects front. Luckily it’s not just that, though – there’s witty dialogues, sound characterisation, and dynamite quantities of bang for your buck on the entertainment front.

Another happy voter considers the prospect of five more years of Sarkozy?

The Marvel heroes we encounter struggle engagingly not just against the fearful blue creatures, but also their own inner demons and their tendency to profoundly wind each other up. There’s a bewildered ‘just defrosted’ Captain America (Chris Evans), blonde bombshell demigod Thor (Chris Hemsworth), not to mention ‘genius, billionaire, philanthropist’ Iron Man (Robert Downey Jr.)  and ‘sorrowfully rageful’ Hulk (Mark Ruffalo). And just to leaven out the superhero quotient, there are some admirably courageous ‘regular’ humans, Black Widow (Scarlett Johansson) and arrow-touting Hawkeye (Jeremy Renner).

Hulk, as Monsieur D has already intimated, is one of the resounding success stories here – his rage is apposite, personally burdensome yet humorously conveyed. There’s something for everyone in this film, except perhaps for people with an aversion to loud bangs. From its gripping narrative and thoughtful characterisation to its plentiful in-jokes for the Marvel geeks, this was top-notch viewing.

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Sur la piste du Marsupilami

In a nutshell:  Beloved André Franquin’s comic book creation, Marsupilami, finds a fairly good home in Alain Chabat’s adaptation. After a rather sluggish start, the movie offers good moments, epic forays into absurdity and burlesque, and many laughs. Not too shabby!

Toujours plus convaincu de sa mission de service public, Franglaisreview offre une seconde critique pour un week-end de Pâques pouvant parfois sombrer dans la morosité. Que faire une fois tous les oeufs découverts pour protéger son butin ? … aller au cinéma voir ce qu’un spécialiste ferait. En effet, le marsupilami vous démontrera en moins de deux heures tout ce qu’il faut faire pour préserver ses oeufs de toute vilénie.

Notez l'oeil attentif et la queue menaçante

S’inspirant de l’univers de Franquin, Alain Chabat reste très respectueux des codes de la bande dessinée initiale, du cadre écologiste voulu par l’auteur, et plus généralement des volontés du créateur de cet étonnant mammifère ovipare à la queue démesurée. Ainsi nuls sang, mort, gros mots ou sexe et une loufoquerie tendre autour de personnages aimablement grotesques. Spirou et Fantasio ont disparu – pour des questions de droits impossibles à négocier à ce que j’ai pu comprendre – mais ils sont remplacés par Dan Geraldo, un journaliste falot attachant (Alain Chabat himself), et son guide palombien débrouillard et affable mais à l’honnêteté douteuse (Jamel Debbouze). Ce couple mal assorti, très buddy movie des années 1980, sera confronté à la dictature palombienne et plongé dans les méandres de sa jongle touffue dans laquelle se nichent les secrets de la jeunesse éternelle et un jovial marsupilami, bientôt père de famille.

Malgré un démarrage lent, assez maladroit à cause, notamment, d’un perroquet et d’une petite fille lamentables, à la limite de la beauferie (beaufitude si vous êtes de gauche, beaufisance si vous êtes de droite), l’humour de Chabat et Franquin finit par se déployer et emporter l’adhésion des petits et grands. Le réalisateur, fier quart de Les Nuls, a su garder une fidélité à l’absurde et au décalé de la formation qui le rendit célèbre. Fausse publicité, répliques qui crépitent, moments farfelus, corrosifs, parfois vaste n’importe quoi rappellent les plus belles heures du quatuor. L’espièglerie et la générosité de l’auteur lui permettent d’ailleurs de rendre attrayantes, ou du moins pas trop déplaisantes, jusqu’à la faiblesse de certains gags, ou les qualités bancales de sa mise-en-scène, pourtant très soignée.

Espérons que ce face à face ne les renvoie pas dos à dos (bruit de cymbale)

Son marsupilami n’est peut-être pas aussi présent que les fans de l’animal l’aurait voulu mais ce marsupial est farouche et il réjouit à chaque apparition. On peut regretter néanmoins le recours à Jamel Debbouze, qui le temps passant démontre film après film les limites très nettes de son personnage et de ses faibles talents d’acteurs. L’homme est éminemment sympathique mais son personnage de gentil escroc convainc peu et son incapacité à parler l’espagnol surprend, après tout il est censé être palombien. Heureusement, il a, çà ou là, des répliques d’anthologie (“Attention! Il tire à carottes réelles” fait partie de mes favorites) et une ou deux scènes avenantes, dont une rencontre avec un chien que je ne déflorerai pas.

Astérix et Cléopâtre était plus réussi, mais Chabat n’a pas à rougir de son Marsupilami, ni les spectateurs de regretter leur billet. La fantaisie de l’ensemble, les chorégraphies étonnantes, un Lambert Wilson dans une forme exemplaire, et un dynamisme imaginatif offrent les sourires que l’on attend, les rires que l’on désire, et un ou deux instants d’hilarité pour lesquels on ne peut être que reconnaissant.

En résumé: Houba, houba, hop !

This film has hit the French box office like a tornado, having tipped as the most successful French comedy since Les Intouchables. It stars the same duo behind Asterix and Cleopatre, Alain Chabat (who stars and directs) and Jamel Debbouze, this time in an adaptation of Franquin’s much-loved Belgian comic book series, Marsupilami. For reference, the Marsupilami is an unbelievably sweet, if fierce on demand, feline creature from the south Amercian tropical rainforest, whose most striking feature is his versatile mile-long tail.

This is a comedy that goes all out to tick as many boxes as possible for a diverse audience – at times simperingly sweet and child-friendly, at others, violently absurd. Alain Chabat’s origins in the comic outfit Les Nuls  come through loud and clear, with generous parodic digs at advertising culture, and violent carnivalesque elements that make it far from just a children’s flick. That said, there are moments when it loses its momentum and it drags its feet somewhat.

One of the these individuals is a rabid Céline Dion fan. Can you guess which one?

We follow Alain Chabat as a journalist, Dan Geraldo, who’s been given his ‘last chance’ at his prominent TV presenter’s job in France owing to sagging ratings, and who is sent to ‘Palombia’ to track down the chief of the the Paya tribe for the scoop of the year. His guide is the hapless conman Pablito (Jamel Debbouze), and the two quickly find themselves running into very hot water with the country’s ruling military despot General Pochero (Lambert Wilson), who turns out to be quite the Céline Dion fan. Moreover, they have competition for the marsupilami: the ancient mad zoologist Prof Hermoso (Fred Testot) is after it, especially once he discovers that it feasts on the orchids of eternal youth ($$$).

While none of it makes for life-altering viewing, it is extremely mood-lifting and almost subversively ridiculous in a way that’s not that easy to pull off. Either way, it had us laughing throughout, and despite some slack moments here and there, it made for excellent comic viewing. And it’s definitely worth staying to the end of the credits. I’d even go again – if only to practice my French, bien sûr, cough cough…

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The Pirates! Band of Misfits (Les Pirates! Bons à rien, mauvais en tout)

In a nutshell: There is such a beauty to the craft at Aardman’s, that it is always a pleasure to follow their heroes, whether they are a mute dog and a cheese-loving eccentric inventor, imprisoned chickens, or, here, clumsy pirates. Too bad the scenario isn’t as solid as the animation, it could have been perfect, but it is just light entertainment.

Le week-end pascal approche et une tension continue saisit tous les parents, directs ou indirects, croyants ou mécréants, car la progéniture sera en vacances et elle exigera divertissements, attentions et, qui sait, chocolats. Un potentiel cauchemar ! Pas de panique, Franglaisreview pense à tout et propose à votre attention une histoire de gentils pirates, de barbe luxuriante, et d’abordages vifs et allègres qui raviront les petits et ne désespéreront pas les grands. Ca y est, attention et divertissement sont désormais vôtres, pour les chocolats, nous vous faisons confiance vous ferez au mieux.

Les studios Aardman reviennent à leurs premières amours faites de plasticine et de charme britannique dans l’abracadabrante histoire de Capitaine Pirate (Hugh Grant, délicieux) et de son équipage de bras cassés. Désireux de remporter le prix du Pirate de l’Année, le capitaine et ses matelots vogueront avec autant d’enthousiasme que peu de succès vers les butins les plus élusifs. Si la richesse n’est pas au bout du chemin, la gloire l’est peut-être, celle en tout cas de croiser Charles Darwin (David Tennant) et la reine Victoria (Imelda Staunton), tous deux traités ici avec bien peu de révérence.

Capitaine Pirate et son "hum" perroquet, Charles Darwin et la reine Victoria (dans le fond), tels que vous ne les avez jamais vus

Visuellement très beau, techniquement très achevé, d’un rythme enlevé, on reconnaît le professionnalisme de la maison Aardman. Les réalisateurs Peter Lord et Jeff Newitt n’offrent rien en matière de 3D (je reste toujours très sceptique), mais beaucoup en terme de qualité d’animation, impeccable « stop motion », et d’attention aux détails. La bande originale est plaisante et souvent humoristique, les références aux classiques du film d’aventure marin sont multiples, habiles et tendrement parodiques, les arrières plans souvent cocasses, les protagonistes attachants et leurs voix épatantes. Grant, Tennant et Staunton bien entendu, mais aussi Martin Freeman, Jeremy Piven, Salma Hayek … tout le monde est parfait.

Seul gros bémol à cette partition virtuose, le scénario qui sans être poussif offre moins d’originalité, de profondeur et de dynamisme qu’attendu. On voudrait ressortir euphorique et on n’est que satisfait, mais très impressionné par l’excellence technique et particulièrement ravi par l’insolence générale du récit. Compliqué désormais de considérer tant Darwin que Victoria d’un œil qui ne soit que respectueux. Certaines scènes laisseront des traces, certains portraits corroderont vos souvenirs historiques. Embarquez sans rechigner, le Capitaine Pirate fera peut-être même oublier ces satanés chocolats que vous avez omis de partager, gourmand que vous êtes. … de quoi être tenté.

En résumé : La tentation de faire un gros dodo durant ce week-end pascal ? Allez plutôt en voir un ! Et les pirates autour. Vous ne serez pas déçus.

I saw this film at the end of an objectively execrable day. All I’d especially felt like doing was taking refuge under the duvet, but it seemed pretty logical that an Aardman film like this would probably help lift my mood, which it duly did. It sparkles with visual humour and is full of gags and cheery asides. It’s a slight shame, though, that the plot isn’t more finely honed, as it tends to lollop somewhat. Oh, and it’s in 3D, but that was almost unnoticeable – not that it particularly hurt the proceedings, either.

Hugh Grant stars with the voice of ‘Captain Pirate’, a middle-of-the-road terror of the sea who’s obsessed with winning the Pirate of the Year Annual Contest. Sadly this looks less than likely given the far more ruthless, professional pirating outfits he’s up against. Then again, it’s obvious that a wise pirate wouldn’t care that much, as he already has all the true riches he could ever desire. These include an adoring crew (his right-hand-man is played by Martin Freeman), astonishing adventures aplenty, and a loyal parrot which is so unique, it isn’t even a parrot, but a dodo. Best of all as far as I was concerned, however, was ‘Ham Night’ – and it seems that most nights are Ham Night – sorry, ‘Nite’ – where the crew tuck in to a massive pile of ham on their ship, slicing it with their cutlets as it flies through the air.

Hamming it up: Arrrr.

Enter Charles Darwin and Queen Victoria: neither presented in a particularly flattering light. Darwin is a shriveled, lonely specimen of a zoologist who dreams only of a girlfriend – ideally one named Queen Victoria  – and who falls fowl of Captain Pirate’s frenzied attempts at loot-grabbing. Once he spots the pet dodo, he’s determined to get it back to London to show off to his number one crush, and to do so he needs to bamboozle the pirates. While none of this is particularly unpleasant, it never really lifts off scenario-wise, leaving a selection of absolutely wonderful visuals and some decent gags from time to time.

Aardman fans would be crazy to miss this, but part of me couldn’t help feeling that they’re capable of even better. Here’s hoping they’ll boost the scriptwriting team for an even more delectable production next time round.

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John Carter

In a nutshell: Where one learns that little green men are actually 3 meters high with four arms, and that Mars’s name is Barsoom. John Carter doesn’t revolutionize the fun sci-fi adventure genre but certainly delivers.

A la vision des deux affiches ci-contre et ci-après, le sang de Miss J. ne fit qu’un tour, elle savait que jamais elle n’irait voir un film qui promettait autant que le patronyme de son acteur principal, Taylor Kitsch. D’un goût bien moins sûr j’étais alléché par le réalisateur, Andrew Stanton, dont les oeuvres chez Pixar, Finding Nemo et Wall-E, m’avaient plutôt plu, mais surtout intéressé par l’adaptation d’un classique de la science-fiction anglo-saxonne dont jusqu’alors je n’avais jamais entendu parler.

Edward Rice Burroughs n’évoquait pour moi que Tarzan et j’étais vraiment intrigué par le discours promotionnel du film indiquant que La Guerre des Etoiles, Avatar ou Total Recall s’inspiraient tous des aventures de John Carter, qui fête d’ailleurs avec ce film son 100e anniversaire. Il me fallait le voir, et je réussissais à finir par convaincre Miss J. Bien nous en a pris.

Un jour tu feras la fierté de tous les Kitsch, Taylor, en attendant la feuille recouvre le caillou ... nous irons donc voir John Carter.

On ne dira jamais assez de bien des films dont on attend peu, nous ressortîmes ravis, distraits, amusés, prêts même à ne pas en vouloir au très probable second de ne pas être à la hauteur du premier. Certes, le film est imparfait, on notera quelques scories, quelques acteurs outranciers (Dominic West si tu nous lis …), un air de déjà vu, quelques péripéties inutiles ou redondantes, mais peu importe. Difficile de ne pas se laisser emporter par les grands espaces, l’atmosphère épique et les scènes spectaculaires – j’en ai (presque) oublié que je portais les (inutiles) lunettes 3D, nécessaires aujourd’hui à chaque film dont le but premier tient à vendre du popcorn (soupir).

On suit avec joie les aventures de John Carter, héros sudiste de la guerre de Sécession, se retrouvant, à son grand dam, par un concours de circonstances étonnantes, projeté astralement jusqu’à Mars. Il découvre que la planète est bien plus vivante que l’on pouvait se l’imaginer.

Quand le corniaud local ressemble à ceci, vous savez que la planète est peut-être "trop" vivante.

Partagée entre deux villes états en guerre continue, razziée par les agressifs Tharks, de brutaux et spartiates martiens de 3 mètres de haut et munis de 4 bras, la terre de Barsoom (Mars) a besoin d’un héros et d’un rassembleur. Coup de chance Carter est là. Recoup de bol, il rencontre une princesse locale ce qui lui donne une raison de rester et de combattre. Troisième sérendipité, ce garçon, quoique d’une intelligence au mieux moyenne, a l’énergie du soleil s’il s’agit de se dégourdir les jambes et des talents de combattants hors pairs démultipliés par l’atmosphère martienne qui le rend tout bondissant.

En découlent deux heures souriantes et entrainantes assez classiques où l’astucieux Stanton et son scénariste, l’écrivain Michael Chabon, s’en donnent à coeur joie et proposent, derrière le désormais presque habituel discret message écologiste très policé et la morale sans inspiration à la sauce Disney, des séquences d’action virtuoses et la jouissance de deux gamins emmenant leur héros dépassé, faussement blasé, de jolie princesse en batailles acharnées. De quoi vouloir en savoir plus sur les mystérieux Therns et d’aller se plonger dans les livres de Burroughs. Jules Verne qui s’en dédit !

En résumé : Un film de science fiction plein d’énergie qui se laisse regarder tout à fait agréablement, surtout si l’on ne se prend pas trop au sérieux. 

This poor film has been sliced and diced over at The Guardian. And OK, it’s no masterpiece, but it didn’t deserve to get quite such a royal trouncing. The critiques of unoriginality are a tad undeserved, given that John Carter is an adaptation of an early twentieth century work of science fiction, Edgar Rice Burroughs’ Barsoom series. It might well smack of Star Wars and company, but that’s because it inspired George Lucas – and it might have a soupcon of Avatar, but that wasn’t exactly first out of the box either!

Who wants a cuddle?

I went to watch John Carter without having read up on it, trusting Monsieur D’s enthusiasm, which he couched with the warning that it was likely to be silly. We got a feisty sci-fi adventure with some top-notch special effects, and the odd smattering of Disney smulch, which fortunately didn’t linger too long. It stars the entertainingly named Tailor Kitsch as John Carter, a Wild West gold prospector turned space traveler. On being transported to Mars via a sort of spiritual travel portal, he pings around like a flee thanks to his low gravitational density, and quickly befriends the locals, who, naturally, are at war.

A love interest pops up in the form of beleaguered princess-slash-scientist Dejah Thoris (Lynn Collins), Princess of Helium. She’s being hounded down for marriage with the local warlord, who’s backed up by the godlike Holy Therns, led by the shape-shifting Matai Shang (Mark Strong). It all keeps up a lively pace, with splashes of humour – not least thanks to the immensely likeable alien/dog who adopts John. In its genre, it’s highly watchable and the audience clearly had a good time. The 3D was pleasant enough, if thoroughly expendable.

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Sherlock Holmes et le Collier de la Mort

In a nutshell: Mlle L.’s new style is wearing a woolly hat and smoking a pipe, she then insists on presenting movies in which her tastes for clothing find a match … After her defense of Guy Ritchie’s horrible wreck of an adaptation – think of a dull Mission Impossible in the 19th centuryshe proposes Christopher Lee instead of Robert Downey Jr. to fill in the shoes of the great Sherlock Holmes. May Conan Doyle rest in peace (pieces?).

En résumé : Un film en noir et blanc hésitant entre la série B et la série carrément Z ? Aucun doute, Mlle L. réinvestit son 3 Buck DVD Corner et après avoir (bizarrement) porté aux nues le très médiocre (et c’est rien de le dire) Captain Europa contre l’infâme Moriarty (ou un truc du genre) du pompier Ritchie, elle propose une adaptation plus classique de Sherlock Holmes. Ou pas. C’est à vous de voir par ici.

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Sherlock Holmes, a game of shadows

In a nutshell: Mlle L. is now in New Zealand and she found the close to perfect movie theatre. In it, she had the immense joy of watching an entertaining popcorn movie, which has not so much to do with Sherlock Holmes, but a lot with a fun time. To enjoy with a slice of your favorite quiche.

Depuis la Nouvelle Zélande, où poussent conjointement le rigolo kiwi poilu, les arbres bizarres et les insupportables films, pleins d’effets numériques qui me collent la migraine, du fatiguant Peter Jackson, voici la critique de Sherlock Holmes, a game of shadows – laudative je vous le dis d’avance, car les conditions de visionnage ayant été absolument délicieuses, les qualités intrinsèques du film me sont apparues décuplées.

Et pourtant je suis en règle générale hostile d’avance aux suites – pièges à nigauds et réchauffage fadasse d’un succès passé; je suis également, et par nature, irrémédiablement hostile à Jude Law, qui m’agace, m’agace, m’agace, sans raisons car il est plutôt bon, cet acteur, c’est du délit de faciès, je l’admets mais ça ne change rien, Jude Law, il m’agace, voilà.

Bien. Et puis il y eut ma découverte récente et accablante que Robert Downey Junior, à qui, du fait de la qualité de son jeu d’acteur, je prêtais a priori un intellect supérieur et une culture exquise, la découverte, donc, que Robert Downey Junior s’avère en fait être un gros simplet, comme malheureusement tant d’excellents acteurs. Et puis sans blague, je ne suis pas non plus fan de Guy Ritchie, faut pas me prendre pour une quiche plus que de raison.

Après la lecture de ces lignes sévères, Jude est agacé et Robert a commandé une collation.

Alors autant vous dire que les Nouvelles aventures de Sherlock Holmes, je n’y allais pas en me disant que ce serait le film de l’année 2012.

Et en fait… La chose est séduisante par bien des aspects, tant il devient rare de tomber de nos jours sur des grandes productions vraiment réussies.

Certes, le cinéma lui-même était absolument délicieux, rococo rétro et hallucinamment confortable, avec un café luxueux et une sélection de nourritures que je n’hésiterai pas à qualifier de célestes. Des fauteuils énormes, un écran neuf, pas de pubs (relisez: PAS DE PUBS), le prix des  billets très abordable et le son à un volume raisonnable, c’est à dire pas hurlant de toutes ses baffles pour couvrir le raffut ahurissant de post-ados accros à leurs iphones à la con en fond de salle. Un délice total. Ce cinéma s’appelle l’Empire Island Bay, et si un jour vous passez par Wellington, Nouvelle Zélande, allez-y, et prenez une tarte salée à leur café.

Un cinéma qui ne vous prend pas pour une quiche et vous offre de délicieuses tartes salées (ainsi qu'à Robert).

Donc l’expérience fut grandement améliorée. Reste que cette resucée Sherlockienne est en elle-même porteuse d’indéniables qualités, telles qu’un scénario qui, s’il ressemble à celui du premier volet dans les libertés prises vis-à-vis des personnages originaux, se révèle distrayant, surprenant de crédibilité (surtout comparé aux errements de Jonah Hex, rappelez vous, Malkovitch manufacturant de la destruction massive et me donnant envie de faire de même…) et efficace dans son habile dosage “surprises totalement inattendues / confortable routine prévisible”. Un équilibre difficile à achever, et pourtant atteint ici, je ne vous dirai rien de plus pour ne pas vendre la mèche, mais les personnages s’en prennent plein le nez, et certains se font même rayer de la carte sans ménagement. Hehehe.

Les images sont fort plaisantes, l’usage du numérique devient de plus en plus raisonnable, et mieux incorporé au reste du film que dans le volet précédent: ici les décors “tournés sur fond vert” se font habilement oublier, les plus extravagants, au lieu de vous jeter leur insupportable milliard de pixels à la face, ne rappelant au pire que les “matte paintings” des grandes décennies du cinema. Effort que j’apprécie au delà de toute expression. Ici, la débauche financière paie, et même se justifie, tant il est visible à l’écran que presque chaque dollar a été investi dans le concret au lieu de partir dans le vortex magique de Hollywood, où pour 30 millions de dollars vous obtenez en général une daube qui peinerait à justifier un budget total de 6000 euros.

Sherlock n'enquête pourtant pas ici sur une affaire de vol.

En un mot comme en 25 000 – ma résolution de nouvel an était d’être moins verbeuse, c’est un cinglant échec – Sherlock Holmes s’avère être un très agréable film, de belle et bonne facture, au dosage juste, pas dépourvu d’intelligence, certes commercial, mais parvenant à vous le faire agréablement oublier.

Alors rien que pour savourer un film sans placement de produit (“Wow, Captain America, you must be thirsty after winning the war! Would you care for a glass of Diet Pepsi?”), un film où le héros ne grimpe pas constamment le long de buildings de synthèse à 6 milliards de pixels / pouce, un film où vous aurez la joie immense d’entendre la musique de Two Mules for Sister Sara (Sierra Torride, Clint Eastwood et Shirley McLaine; réalisation Don Siegel) lors d’une séquence clin d’oeil éminemment jouissive, bref un film qui a su faire bon usage de son budget démesuré et qui parvient à vous offrir une grande production, au lieu d’une grosse daube, allez voir les aventures grandiloquentes de cet étrange Sherlock Holmes. Les défauts en sont minimes, et les qualités particulièrement nombreuses et précieuses, à notre époque; à condition de faire abstraction de ce que nos lectures de Sir Arthur Conan Doyle nous ont appris de Sherlock Holmes, le vrai – une licence cinématographique sur laquelle je ne trouve personnellement rien à redire, Peter Cushing à son époque incarnant déjà, dans un autre genre, un Sherlock qui n’avait que peu de rapport avec l’original.

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Top 10 – 2011

In a nutshell: For a third consecutive year, this blog lives! How cool is that?  As it’s tradition now we shall look back on 2011 and celebrate the movies we enjoyed the most. Since it wouldn’t be fair to forget our dear friends and contributors who helped us so much in maintaining this blog and providing new reviews when schedules are tight and movie theatres are packed so we can’t get in, they shall start with their Top (hum) 5 – most of them cheated -, the  film(s) they wished they’d found the time to see, and the one(s) they really rather wish they hadn’t.

Let the party begin – and happy New Year to you, dear reader!

Avant toute chose : Belle et Heureuse Année à Vous, Lectrice Aimée, et mes meilleurs voeux aussi pour toi sympathique lecteur, que 2012 vous apportent bien du bonheur.

Tout comme l’année dernière nous avons rassemblés nos forces, c’est à dire celles amicales et bénévoles de nos critiques invitées et leur avons demandé de nous fournir leur top 5 de leurs films préférés de cette année 2011. Chacun de nos bienveillants contributeurs nous a envoyé ses choix selon ses goûts et ses dégoûts. Certains sont commentés, d’autres nettement moins, ainsi s’expriment les différentes voix de franglaisreview. Les nôtres concluront l’exercice.

A tout seigneur, tout honneur, Mlle L. présente sur tous les fronts et sur trois continents nous donne, en plus des ses découvertes à 3€, son top 3, parce que 5, cette année c’est un peu trop.

Top Five des films vus au cinéma et qui sont sortis en cours d’année 2011 et que j’ai vraiment aimé et que c’est mission impossible d’en trouver cinq parce que sans blague cette année j’étais beaucoup aux Etats Unis et comment voulez vous que je fasse, alors du coup j’en ai que trois mais c’est vraiment en faisant tout mon possible, je vais quand même pas mettre Captain America dans mon classement, tu parles d’une daube ! :

1. Drive de Nicolas Winding Refn

2. The Killing Jar de Mark Young

3. The King’s speech de Tom Hooper

Mon top 6 de regrets terribles que j’ai pas pu les voir et que ça me rend très malheureuse et qu’en plus y en a beaucoup d’autres que j’ai ratés mais il faut bien faire un tri déjà que je respecte pas les consignes, mais que si ces films étaient passés dans le pays de blaireaux où j’étais cloitrée ben mon top five aurait eu plus de gueule, sauf que là j’ai pas pu les voir alors évidemment :

Le cochon de Gaza de Sylvain Estibal ; Hara Kiri de Takashi Miike ; The Artist de Michel Hazanavicius ; Harry Brown de Daniel Barber ; La Fée de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy ; Habemus Papam de Nanni Moretti.

Ma plus grosse déception que je suis pas contente et que ça aurait dû être génial et qu’en fait c’était tout mou et mal foutu et décevant et c’est pas du boulot: True Grit des frères Coen.

Bien sûr, il y a aussi les films dont on m’a rebattu les oreilles sans répit alors que c’était crâmé dès le départ puisqu’il s’agissait d’énormes daubes (en tête de liste, Black Swan de Darren Aronovsky, parce que RIEN A SECOUER des aventures en tutus de deux casse-couilles qui devraient se contenter de faire égéries Chanel et pas venir m’emm…rder à faire actrices, bon).

Et puis, enfin, un top five des films bizarres en DVD chroniques cette année :

1. Django, prepare a coffin de Stelvio Massi.

2. Danger Diabolik de Mario Bava.

3. Messiah of Evil de Willard Huyck.

4. La Banda del Trucido de Ferdinando Baldi.

5. The Abominable Doctor Phibes de Robert Fuest.

Our fan of entertainment with a bang, martial arts and cool witty one liners, Mr. J.A. followed the instructions to the letter. I love when a plan comes together.

1. Super 8 by J.J. Abrams

2. Suckerpunch by Zack Snyder

3. Crazy Stupid Love by John Requa and Glenn Ficarra

4. X-Men First Class by Matthew Vaughn

5. Midnight in Paris by Woody Allen

The worst movie of 2011 : The Three Musketeers by Paul W.S. Anderson (was there any doubt, after this biting review?)

The movie he most wanted to see but couldn’t: Red State by Kevin Smith

M. J.M., en plus d’avoir presque les mêmes initiales qu’un grand studio hollywoodien a des goûts aussi ambitieux et éclectiques … et des valeurs ! Voici ses choix :

Année étrange, difficile de donner un top 5, car les films marchent par ensembles

En 1, nettement au-dessus du lot : La piel que habito de Pedro Almodovar,

En 2, une errance : Essential Killing de Jerzy Skolimowski,

En 3, trois films, chacun imparfait, mais parfois d’une émotion très intense :

Le discours d’un roi de Tom Hopper ; Habemus papam de Nanni Moretti ; A dangerous method de David Cronenberg

En 4, trois films de genre, vitesse, accélération, vitesse :
X-Men First Class de Matthew Vaughn ; Scream 4 de Wes Craven ; Mission Impossible: Ghost Protocol de Brad Bird

Et pour (ne pas) conclure, ou pour faire une transition, un film de transition (reflet très esthète du film d’Almodovar) : L’Apollonide de Bertrand Bonello.

Je n’ai pas oublié les catégories regret ou déception de l’année, mais mon tempérament ne me fait absolument rien regretter du tout et je ne suis jamais déçu par le cinéma ; en effet, je suis un mec positif, en analyse, serein, qui vit et jouit et lit et écrit et pense et rêve et voit au présent ; de telles catégories sont des réflexes de loser, certainement socialistes, soit dit en passant ; en outre, ce n’est pas une catégorie plus ou moins anonyme et en tous points conformiste qui me donnera le moindre ordre

Je n’ai pas vu Intouchables de Eric Toledano et Olivier Nakache, mais je crois que ce sera facile de rattraper cet oubli.

Déception : je ne sais pas, disons Hugo Cabret de Martin Scorsese, mais je n’en attendais rien

Surprise (voilà un terme positif et vivant, un peu fou, qui nous place dans le bonheur de l’instant présent) : L’ordre et la morale de Matthieu Kassovitz, que j’aime vraiment bien. En plus je n’ai détesté aucun des films français que j’ai vus cette année – voilà, au moins, les véritables valeurs peuvent se transmettre.


And then comes our international woman of mystery, the discreet but ever present Mlle CTP who sees more movies a day than there are hours. Her favorite 5 (well 6) are the following :

1. L’Apollonide de Bertand Bonello

2. Drive de Nicolas Winding Refn

3. La Guerre est déclarée de Valérie Donzelli

4. La Piel que habito de Pedro Almodovar

5 (et 6). Tomboy de Céline Sciamma et Meek’s Cutoff de Kelly Reichardt

Estimant que les documentaires méritent une place à part, elle ajoute en sélection parallèle : The Ballad of Genesis and Lady Jaye  de Marie Losier et La nuit elles dansent de Isabelle Lavigne et Stéphane Thibault.

Elle a raté Dernière Séance de Laurent Achard, Essential Killing de Jerzy Skolimowski (mention spéciale pour la ressortie de Deep End cette année !!) et Hors Satan de Bruno Dumont.

Sa plus grande déception ?  … eeeeuh, The Tree of Life de Terrence Mallick (ils avaient fumé des gros bouts de moquettes à Cannes ou ils avaient tous des regrets new-age ?) et Poulet aux prunes de Vincent Paronnaud et Marjane Satrapi.

Mlle Clara clôt avec sa prolixité souriante habituelle les classements de nos reviewers amis. Voici les films qui ont retenu son attention :

1. Le Gamin au vélo des frères Dardenne

Je pensais être fatiguée de leurs films, de leur univers qui me paraissait un brin répétitif, et puis, paf ! un gros coup de poing dans la figure ! Quelle force, quelle intensité, quelle maestria dans la mise en scène, dans la direction d’acteur. On en sort avec l’impression que seul le cinéma peut produire cet effet-là. Chapeau bas !

2. La Guerre est déclarée de Valérie Donzelli

Grand moment de cinéma à la Semaine de la critique, avec l’intensité de la première projection cannoise. Un sujet délicat, traité avec la force de l’urgence, la témérité d’une réalisatrice qui ose des choses risquées en s’en sortant brillamment – miracle de la grâce. Un film sur une maladie mortelle, dont on sort bouleversé et plein d’envie de vivre.

3. La Piel que habito de Pedro Almodovar

Quel étrange cerveau que celui de Pedro Almodovar… Comme avec les Dardenne, on croit qu’on est saturé de ce cinéaste à l’univers si cohérent, et puis, non ! On reste surpris par l’intelligence de sa mise en scène (la scénographie de la maison, l’esthétique de la chambre de la recluse), la folie de ces histoires d’identités sexuées chamboulées… Surpris enfin par son audace dans le mélange des tonalités, le grotesque et le sublime mêlés – très hugolien Almodovar, tiens ! Oui, cette façon qu’a Almodovar de mélanger la tonalité mélodramatique qui fait monter les larmes aux yeux, et le grand guignol qui fait éclater de rire : unique ! La référence aux Yeux sans visage en arrière-plan, si glaçante, si prégnante, est aussi une belle chose…

4. Une séparation de Asghar Farhadi

Révélation pour moi d’un cinéaste dont je suis allée après coup découvrir les films précédents, tous beaux, même si je préfère encore Une séparation. Bon, beaucoup a été déjà dit sur ce film haletant, à la direction d’acteur géniale, qui nous fait pénétrer dans cette société iranienne tellement intrigante vue d’ici…

5. Melancholia de Lars von Trier

Si j’avais envie d’aimer The Tree of life (raté !), je n’avais pas du tout envie d’aller honorer ce personnage idiot de Lars von Trier après ces débiles frasques cannoises. Mais bon, la curiosité fut trop grande. Et voilà, dès le prologue, j’ai été prise ! Ici, l’ambition métaphysique, les liens établis entre l’infini grand de l’univers et l’infiniment petit de nos affaires humaines dérisoires vus de Sirius, tout cela fonctionne et émeut, jusqu’à l’acmé final qui m’a cloué dans mon siège, knocked out. Les images et les questions soulevées par le film ont continué au-delà du visionnage de me hanter…

M. D et Miss J ont demandé un top five, mais c’est un peu juste, alors voilà pour le reste des révélations 2011 de votre serviteur.

The Artist de Michel Hazanavicius et L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller.

Et puis encore : Shame de Steve McQueen, Drive de Nicolas Winding Refn, Tomboy de Céline Sciamma, Impardonnables de André Téchiné, La grotte des rêves perdus de Werner Herzog, My little princess de Eva Ionesco, Habemus papam de Nanni Moretti et L’Apollonide de Bertrand Bonello.

Là en revanche ce ne sera pas le pied

Mes trois plus grandes déceptions furent

1.The Tree of life de Terrence Mallick, parce que j’en attendais beaucoup et que j’avais envie d’aimer ce film ambitieux ; or impossible pour moi supporter le côté pompier des images, la dimension prêchi prêcha du message (« God, you took my son, he’s dead, it’s fine, take him, he’s yours ! » : Beurk !).

2. Carnage de Roman Polanski: autre déception d’un réalisateur dont j’attends forcément beaucoup. Pas seulement parce que Carnage est un petit film, mais aussi parce que sa misanthropie et sa misogynie m’ont semblé vaines. Et plus encore, son côté règlement de compte avec la gauche-américaine-politiquement correct-droitdelhommiste m’a paru mesquine.

3. Tintin de Steven Spielberg: encore un cinéaste dont on peut attendre beaucoup (enfin, à l’exception des fins). Impossible pour moi de supporter cette agitation de jeux vidéos, cette débauche d’effets, de caméra mouvante pour le mouvement, ce rythme frénétique sans le moindre répit. Résultat : la gerbe. Désolée !

Enfin voici le temps des regrets, dans ma bonne ville de Nice n’ont pas encore été programmé : L’Etrange affaire Angelica de Manoel de Oliveira, Dernière séance de Laurent Achard, le dernier film de Bela Tarr, le cycle Welcome in Vienne d’Axel Corti, Donoma, Honk … J’ai aussi raté : Incendies de Denis Villeneuve et Hors satan de Bruno Dumont.

A tout ceci s’ajoute un message personnel, une épiphanie :

Cette année 2011 m’aura donné la joie de découvrir (tardivement, puisque j’aurai pu, dû, les débusquer avant) deux acteurs qui ont plus que titiller la midinette qui est moi. Rien de bien original, puisque la toile bruisse des noms de ces deux phénomènes, de ces deux créatures au sex appeal maximal mais aussi acteurs émérites dont on a envie de suivre la trajectoire future. J’ai nommé, évidemment, Michael Fassbender (mon prem’s) et Ryan Gosling. Merci d’exister les gars, et si vous lisez ce blog génial, vous pouvez écrire aux rédac chefs pour récupérer my phone number.

And now here’s…

Miss J’s top 10 for 2011:

…. I shall try to be reasonably concise.

1. Habemus Papam (Nanni Moretti) – sparklingly absurdist, compelling viewing as the Pope has a meltdown.

2. Pina (Wim Wenders) – a fine tribute to one of the twentieth century’s great choreographers.

3. Tyranosaur (Paddy Considine) – a powerful and moving drama that transcends clichés of victims and persecutors.

4. Le Havre (Aki Kaurismäki) – a touching, uplifting film about generosity and solidarity.

5. La Fée (Dominique Abel) – original and offbeat in a great way, who wouldn’t want three wishes from the fairy of Le Havre?

6. The King’s Speech (Tom Hooper) – an impeccably polished exploration of performance anxiety.

7. Moneyball (Bennett Miller) – another of those sports movies that digs down to lots of interesting universals.

8. Intouchables (Eric Toledano) – two ‘untouchables’ help each other back to life in the French comedy of the year.

9. Le Cochon de Gaza (Sylvain Estibal) – bittersweet comedy with dark satirical undertones and a storming performance by a pig.

10. The Sound of Noise (Johannes Stjärne Nilsson and Ola Simonsson) – audacious musical mayhem.

Miss J’s top three popcorn movies of the year:

 1. Rio (Carlos Saldanha) –  Feel-good music, bright sunshine, great animation, strong storyline – the perfect mood-lifter!

2. Friends With Benefits (Will Gluck) – sit back, unplug brain, smile and crunch popcorn.

3. Mission Impossible 4: The Ghost Protocol (Brad Bird) – far, far funnier than expected and as high energy as it comes.

Miss J’s top three ‘kill me now’ movies of the year:

1. The Cave of Forgotten Dreams (Werner Herzog) – very much wanted to care, but it was SO DULL.

2. The Lady (Luc Besson) – ugh, the soundtrack. Just thinking about it makes me want to retreat to a darkened room and whimper.

3. Hereafter (Clint Eastwood) – excruciatingly bad. As invigorating and engaging as drying paint.

Finally, three films I regret missing so far: The Artist, La Guerre est déclarée, We Need to Talk about Kevin.

Et si vous avez eu le courage d’atteindre le bout de cette page, voici le classement de mes films préférés vus en 2011, et si j’en crois ces résultats, ce fut une année durant laquelle j’ai eu besoin de rire.

1. Pina de Wim Wenders – parce que le travail d’une chorégraphe extraordinaire filmé par un réalisateur de talent crée des étincelles jusque dans l’âme

2. Habemus Papam de Nanni Moretti. Michel Piccoli est grand, beau, touchant, Moretti est caustique et tendre et la comédie vaticane subtile, j’en reveux.

3. Une séparation de Asghar Farhadi. Les acteurs sont à tomber tant ils ont la grâce, le réalisateur impressionne, l’histoire de ce divorce n’est jamais manichéenne et est universelle.

4. Tyrannosaure de Paddy Considine. Parce que Dinard recèle des pépites de cinéma britannique avec des morceaux de bravoure dedans, parce que ce drame social est puissant, percutant, émouvant et les acteurs dignes des plus beaux éloges

5. The Sound of Noise de Ola Simonsson et Johannes Stjarne Nilsson. Haletant, drôle, original et musical, que dire de plus !

6. The Trotsky de Jacob Tierney – parce que ce film hégélien a été fait pour moi, que l’histoire se répète toujours deux fois, que la seconde est une farce et quelle farce ! Et j’ai parfois la nostalgie de Montréal.

7. La Fée de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy. Poétique et clownesque au sens le plus noble.

8. Le Discours d’un roi de Tom Hooper – parce que ce film tout classique et conservateur qu’il est a du souffle, que Colin Firth y est magnifique, et que ce conte de fée royal m’a séduit.

9. L’Irlandais de John Michael McDonagh. Des acteurs superbes, des répliques qui font mouche, une caméra nerveuse enthousiasmante, LA comédie policière de l’année !

10. Intouchables de Eric Toledano & Olivier Nakache. Ce classement est clairement un hommage aux comédies (vues en 2011), et Intouchables réussit si bien dans l’art ô combien difficile que de faire rire, que l’on est tenté d’aller le revoir pour savourer pleinement les plaisanteries alors masquées par l’hilarité des salles. En plus, un film qui offre un podium à un handicapé moteur, un oeuf Fabergé et Omar Sy méritent qu’on le remarque.

Les trois films qui m’ont déçu ne seront pas en tant que tel les pires films de 2011, enfin pas forcément. Trop facile de dégommer un film de Christophe Honoré, Hollywoo ou Les Immortels. Toute personne qui avait un espoir en entrant dans la salle se mettait d’avance le doigt dans l’œil jusqu’au coude. Et pas évident avec un coude dans l’orbite de se concentrer sur l’écran.

Ainsi, là où mes espoirs furent déçus, piétinés, coupés en morceaux, noyés puis pendus :

1. Incendies de Denis Villeneuve. Une histoire absurde, ca veut faire renouveau de la tragédie grecque et ça n’est que fantasmes adolescents lourdauds et exotiques (parce que si le Liban, ou même le Moyen Orient c’est ça …) je reste encore incrédule que tant de gens que j’apprécie aient aimé ce film.

Behold the lamb de John McIlduff. Raté, tout simplement raté.

3. The Tree of Life de Terrence Mallick, qui n’est pas un mauvais film, mais tant de beautés pour tant d’ennui, je n’ai rien contre les dinosaures ni les métaphores filées, mais tout cela m’est apparu assez vain.

Enfin trois films manqués, “flûte”, mais nos chroniqueurs en disent tant de bien que s’éveille une certaine curiosité, alors espérons qu’un jour, si les Mayas nous en laissent le temps …

  1. La Guerre est déclarée de Valérie Donzelli
  2. Essential Killing de Jerzy Skolimowski
  3. La piel que habito de Pedro Almodovar.

Bonne année à toutes et tous ! Happy New Year et vivent les milles visages du cinéma.

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